SAINT-ETIENNE
Sur ces quelques lambeaux de passé, Saint Etienne n'a jamais eu le temps de s'arrêter: ce vent les XlXe et XXe siècles qui forgèrent son histoire, liée à celle du charbon et de la houille dont le sous-sol regorgeait. Avec ses cent quarante-quatre puits de mine et ses centaines d'usines, Saint-Etienne, durant deux siècles, n'a connu que le travail. Pendant longtemps premier centre industriel français, elle a créé son décor en y plantant ses propres montagnes qu'elle a nommées "crassiers" et qui représentent aujourd'hui, alors que la verdure commence à les conquérir, autant de témoins de cette histoire extraordinaire. I1 fallait aller très vite, accueillir toutes ces populations des campagnes que cette richesse attirait. Saint-Etienne n'a pas eu le temps de penser à s'embellir. Le travail, toujours. Ville champignon, ville tentaculaire, elle a peu à peu dévoré les bourgs environnants, en a contaminé d'autres. Sur ces murs, le charbon laissait ses marques, poussière du temps, qui lui ont, durant des décennies, valu le nom de " Ville noire ". Sûre d'elle, de ses possibilités, Saint-Etienne était confiante en l'avenir. Mais le charbon ne dure qu'un temps
Dans cette évolution, la culture aussi a sa place. A l'université tout d'abord. Mais
aussi grâce à la Comédie de Saint-Etienne, centre dramatique national, et à la Maison
de la Culture et de la communication qui portent en France et à l'étranger une nouvelle
image de marque de la ville, celle de la création artistique. Depuis quelques mois, un
nouveau musée a ouvert ses portes: il rassemble la première collection d'art
contemporain de province, la seconde de France après Beaubourg. Plus peut-être que par
sa collection, ce musée est important par le nombre de galeries d'expositions qu'il a
induit dans la ville. Une page est en train de se tourner. Ville fleurie où la
productique a remplacé la houille, à deux pas du pare naturel régional du Pilat,
Saint-Etienne a décidé de revivre.
L'AS Saint-Etienne, une équipe qui a fait rêver la France